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L'histoire de l'importance des mandalas dans mon processus créatif

L'histoire de l'importance des mandalas dans mon processus créatif






J’ai envie de peindre des mandalas depuis que je suis ado et j'ai créé mon premier à plus de 50 ans…Comme quoi, l’espace-temps inspiration/création peut être très long parfois. 😄

Un jour, ma mère est rentrée à la maison avec un splendide coffret de mandalas tibétains. Déjà très attirée par le bouddhisme je ne connaissais encore que très peu l'iconographie et l'art sacré du Tibet.
Je me suis tout de suite sentie comme happée en regardant ces images, attirée dans un voyage à la fois au cœur de moi et à la fois dans un autre univers, un espace peuplé de divinités et de symboles inconnus.

J'ai aimé la symbolique de ces cercles sacrés qui nous amènent progressivement vers l'intérieur comme une promenade méditative. J'ai aimé et j'ai eu envie de créer mes propres mandalas, non pas des copies des mandalas sacrés, comment aurai-je pu ne serait ce que penser un instant les copier, mais en réinventer le voyage pour me l'approprier.

Ce voyage a duré près de 40 ans.

Au début, une impulsion créative, une envie, mais une envie sans vision qui m'a vite laissée dans une impasse, complétement bloquée.
Alors, spontanément, j’ai commencé à tirer des lignes sur des fiches Bristol, d'un coin à l'autre du rectangle de carton, comme pour attirer l’inspiration.

J’ai tracé des lignes droites longtemps…Très longtemps … Mais l’inspiration n'a pas suivi.
Finalement, j’ai lâché prise et l’idée de créer des mandalas est partie se lover dans un tiroir au fin fond de mon cerveau.

Je n’y ai plus repensé pendant de nombreuses années, même si il y a eu quelques tentatives créatives assez peu satisfaisantes à mon goût. Et j'ai ensuite passé ces années à travailler sur moi pour développer ma créativité, ma confiance et sortir du syndrome de l'imposteur.
Mais je n'arrivais toujours pas à poser sur la toile les images qui émergeaient dans mon esprit. J'étais bloquée. Je pouvais aisément reproduire et copier, mais pas créer, ou, en tout cas, c'est l'histoire que je me racontais alors.

Finalement, et après bien des péripéties dont je parlerai plus tard, j'ai repris petit à petit confiance et j'ai décidé, en 2018, de me préparer pour devenir artiste peintre professionnelle.

Je me donne 2 ans pour créer des collections, construire un site, mettre en place ma communication d'artiste et commencer à exposer, 2 ans pour arrêter de façon confortable mon métier d'infirmière.

Mais la vie, décidemment toujours très taquine, en décide autrement…

Fin 2020, l'épisode du Covid-19 me laisse épuisée et en manque de sens, je décide d'arrêter mon métier d'infirmière et d'accélérer ma professionnalisation.

Et mon envie de Mandala revient, intacte.

A cette époque je développe un intérêt particulier pour les arts traditionnels japonais. La Japon m’inspire depuis longtemps et nombre de ses arts traditionnels m'ont toujours fasciné. J’aime particulièrement les lignes fines et épurées qui caractérisent leurs estampes et porcelaines.

Les lignes fines et épurées…

Je suis également attiré par les carpes koï et les fleurs de Ginkgo, largement représentées dans mes créations, tant pour leurs potentiels esthétiques que pour leurs symboliques.

Je me lance enfin, je commence par Fleur de Ginkgo, largement inspiré de la technique du Zentangle, puis arrive dans la foulée une autre vision, une autre inspiration. C'est une première pour moi, l'accès à ma créativité semble enfin être en open bar.

Fleur de Chine sera le second mandala d’une série de 12.

Dessiné entièrement aux feutres à encre de Chine de différentes tailles puis peint à l'encre de Chine (noir) et à la peinture acrylique (rouge) ce mandala représente la force et la persévérance de chacun (carpe koï) face à l'adversité (vagues) dans sa vie (mont Fuji).

À un autre degré de lecture, il symbolise la persévérance de l’initié face à la force de l’ego tout au long de son chemin de recherche spirituelle.

J'ai ensuite peint 10 mandalas différents entre 2020 et 2023.
Ces mandalas symbolisent pour moi les 12 portes de mon chemin vers mon plein potentiel créatif. Le cadre rassurant de la technique du mandala même si ramené à sa plus simple expression (repères de cercles et de mesures d’angles) m’a permis de développer ma confiance et de libérer ma créativité.

Au début, je n’ai pas fait le rapprochement avec mon obsession du trait pendant mon adolescence, j’ai juste dessiné ce qui venait sans trop me poser de question.
Puis, au fil des mandalas, j’ai pris conscience de ma facilité à tracer des longs traits fins et réguliers…

Habilité sans doute due à ma pratique intensive passée.

La boucle était bouclée.

En y repensant, je pense que s'il m’a fallu si longtemps avant de pouvoir créer librement, c’est parce que mon objectif de départ était de développer une connexion avec mon inspiration créative, une inspiration nourrie de mon cheminement intérieur, et un cheminement intérieur se fait le plus souvent progressivement…


Sylvie

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